Tagliatelles de carottes de droite

J’ai acheté des carottes de toutes les couleurs. Jaunes, rouges, noires, oranges. Ça coute la peau des couilles mais j’en ai rien à branler, on a vendu tellement de disques de M[[O]]ON que je sais plus quoi faire de toute ma grosse tunasse. Je fais tailler mes médiators dans mes diverses cartes visa centurion et je torche le cul de mon chat avec des biftons de 50 keuss. Ouais gros. Comme un taré enculeurs de mamans.

J’allais pas les râper, c’est triste et ça rappelle la cantine. J’allais pas les rôtir, c’est pas la saison (mais comme j’ai oublié de t’en parler l’hiver dernier, tu repasseras l’an prochain, tiens). J’allais pas les faire à la vichyssoise, elles sont de droite mais pas autant, quand même. Je me suis donc demandé comment on me les servirait sur une ardoise de merde à 22 balles + 9 pour le verre de pinard naturel qui file la chiasse sur la table trop petite d’une terrasse de trous du cul dans le Xe arrondissement. La réponse était dans la question : en tagliatelles.

J’ai détaillé les tagliatelles à l’économe. Parce qu’à chaque fois que j’utilise une mandoline je me circoncis au moins 3 doigts. Bah je vais pas te mentir, c’est super chiant. Aussi long et pénible qu’un album de Christophe, la gueule de vieux pervers qui se murge au Margaux en moins. D’autant que ce faisant, mon petit chat est venu me gratifier d’un délicat présent. Un majestueux colombin d’une toxicité proche de celle d’une prise de parole de Regis Debray. Un truc épouvantable, médiéval.

J’ai donc changé sa caisse, me suis lavé les mains, pensé à la vie, à la mort et à J. Mascis. On est bien peu de choses.

Vu que je suis un citoyen du monde, je me suis dit qu’en hommage aux Silmarils, j’allais faire un peu de fusion food. J’ai donc préparé une marinade pour y baigner mes couteuses bandelettes. J’ai mis :

  • Une grosse gousse d’ail écrasée puis hachée
  • Une cuillère de wasabi
  • Deux cuillères de sauce soja (tamari)
  • Une cuillère de vinaigre de cidre (ne me demande pas pourquoi)
  • Une cuillère de sirop d’érable (ouais, c’est pour le coté mélange des cultures, tout ça)
  • Deux cuillères d’huile de sésame

Toutes mes cuillères sont “à soupe” hein. J’ai pas de cuillère à café, je sucre pas mon café. Le café sucré c’est dégueulasse. Les gens qui mettent du sucre dans leur café ne méritent pas le café. Allez boire votre thé de merde et foutez la paix au café putain.

J’ai laissé le bordel au frigo une bonne demi-journée, au cours de laquelle j’ai essentiellement regardé mon chat jouer avec des grues en origami. C’est son jeu préféré, il leur court après et les chope et les trimballe dans sa gueule comme s’il s’agissait de vrais animaux.

Puis bon, il a bien fallu faire à diner. À mon avis, c’est au wok qu’il faut faire le bordel, mais j’ai pas de wok digne de ce nom. Par contre j’ai la poêle de Dieu lui-même. Elle est faite dans le même matériau que le bouclier de Captain America. J’ai jeté le tout dedans, à feu vif, marinade comprise, et j’ai laissé 5 minutes. Le temps que ça cuise un tout petit peu en buvant la marinade.

J’ai servi avec une petite colline de riz basmati surplombée d’un petit bouquet de basilic frais, uniquement pour la déco, parce que sérieusement, ça servait à que dalle. Et j’ai saupoudré de sésame parce que j’aime bien en retrouver 6 jours après entre mes dents. Ça me rappelle que le temps s’enfuit, qu’on était si bien hier et que chaque jour qui passe nous rapproche un plus de la mort.

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